Never Too Late - Purdey

En se mordant la lèvre inférieure, Purdey inspectait de la grande vitre du Starbuck Coffee les litres d’eau qui tombaient depuis plus d’une heure, déjà. Remuant son café noir, elle le porta à ses lèvres tout en soupirant. En face d’elle se trouvait Sugar, qui essayait inlassablement de replier les divers pulls qu’elle avait achetés au cours de l’après-midi. Les jambes croisées, la vue de ce mauvais temps ternissait l’humeur de la brunette. Il faisait pourtant beau, ce matin. Et, en compagnie de Sugar, elles avaient décidé d’aller se promener dans Upper East Side. Sauf qu’au lieu de s’amuser comme des folles, elles étaient coincées là, à regarder au dehors, dans l’espoir que le beau temps refasse surface. Jetant un coup d’œil à son amie, celle-ci finit par prendre la parole.

« Ecoute Purdey, tu n’as qu’à rentrer, il faut que je passe une dernière fois dans cette boutique au coin de la rue… »

Et la demoiselle ne se fit pas prier. Aussitôt, Purdey quitta la table, mit un joli manteau gris lui arrivant aux genoux, qui lui servait de « manteau de pluie » glissa un « à tout à l’heure » à sa meilleure amie et se dirigea vers les portes battantes du café. La seule chose qu’elle n’avait pas prévu ? C’était que le parapluie qu’elle avait utilisé depuis le début de l’après-midi était celui de Sugar. Merde. Temps pis. Claquant ses talons d’un pas rapide sur le sol, Purdey laissa son imagination s’envoler. Elle s’imaginait déjà en maillot de bain, dans le fabuleux sauna en bois de l’hôtel C&CEY à lire des magazines tout en plaignant les gens à l’extérieur. Et puis, il n’y avait pas de raison, la demoiselle continuerait avec un massage. Retrouvant peu à peu sa bonne humeur, Purdey arriva en moins de deux à l’hôtel.

Malgré ses mains glacées, elle n’avait plus froid du tout. Le personnel et divers clients n’arrêtaient pas de faire des allers-retours en ascenseur où pour les plus courageux, par les escaliers. Elle se dirigea vers la réceptionniste pour reprendre les clefs de sa chambre et se dirigea vers l’ascenseur qui venait tout juste de s’ouvrir. Se calant au fond, ils devaient au moins être 10. Heureusement qu’ils étaient grands. Prenant soin d’appuyer sur le bouton N°3 afin de pouvoir remonter à sa suite, Purdey attendit sagement. Certaines personnes montaient, descendaient et évidement, l’étage 3 était le dernier de la liste. Tandis qu’elle attendait, Purdey s’amusait à observer les différentes personnes. Le « coup d’œil de Pudy », l’aidait à déterminer la catégorie sociale de la personne et même certains traits de son caractère. C’était évidement ce qu’elle pensait, mais il lui arrivait de se tromper. Là en occurrence, elle se fichait totalement d’avoir raison ou tort, sachant qu’elle ne parlerait certainement jamais à ces gens-là.
Et voilà que dorénavant, la plupart des personnes étaient sorties. Enfin. Ce n’était qu’une question de seconde. Et puis, alors que l’ascenseur était entrain de monter, il y eut une secousse étrange. La demoiselle bascula et fit un pas en arrière. Mais qu’est-ce qu’il se passait au juste ? Elle n’entendait plus rien. Juste les battements de son cœur qui avait brusquement accéléré son rythme. A ce moment-là, la perspective d’être coincée seule dans ce carré lui donna mal au ventre. Jusqu’à-ce que qu’elle tourne sa tête de côté. Il était là… Une vague de soulagement s’empara de Purdey, qui laissa malheureusement place à de la contrariété. Elle ne pu cacher le fait qu’elle était un peu déçue. Pourquoi ? Eh bien, parce qu’elle était maintenant face à son pseudo « meilleur ami », qu’elle n’avait pas vu de la semaine. Et aussi, parce qu’il avait l’air aussi perdu qu’elle. Nerveusement, elle tapota plusieurs fois sur la Touche « 3 » sans aucun succès. Remettant une mèche de ses cheveux en place, la jolie brune souffla pour se calmer. « Ce n’est pas si grave » se disait-elle. Elle pouvait essayer de prendre le dessus. Ou du moins, essayer.

« Tu sais combien de temps on va devoir attendre ici ? »

Peu de personne se donnait le droit de tutoyer un frère Cohen. Mais, Purdey était ce qu’on appelait une « exception », parce qu’elle n’était pas n’importe qui. Elle le détailla un instant, et eut honte de penser qu’il était plutôt sexy aujourd’hui.