{ Rencontre innatendue ... { Gabriel }

{ Rencontre innatendue ...


Feat Rachelle Johnson & Gabriel Sawyer

Un verre. De l’alcool. Voilà ce dont la jolie rousse avait réellement besoin. Plus qu’une envie, un irrésistible besoin. Elle n’avait bien sûr pas envie de descendre le boire au bar de l’hôtel, bien trop de monde pourrait la juger, de boire un breuvage alcoolisé aussi tôt dans l’après midi. Elle ne savait donc pas pour quelle option opter. Trouver un bar, assez éloigné de l’hôtel, ou bien abandonner l’idée de boire une nouvelle fois ? C’était impossible de ne pas boire. Elle avait ce manque. Tout n’allait pas si bien dans sa tête, et s’en rendre compte n’arrangeait pas les choses. Au moins avec de l’alcool dans le sang, elle pourrait penser à autre chose. C’était décidé. Elle devait trouver un bar. Mais pas dans cette tenue. Non, il pleuvait dehors, et ce mini short ne lui tiendrait pas bien chaud. Elle le fit donc glisser le long de ses magnifiques jambes, et enfila par la suite un slim blanc. Rien de bien compliqué, un peu banal même. Mais si Roxanne aimait se faire remarquer, boire à, à peine deux heures de l’après midi ne la rendait pas vraiment fière. C’était comme ça. Ces derniers jours avaient été assez éprouvant, et elle n’avait aujourd’hui, pas la force d’attendre la fête de ce soir pour boire et oublier enfin. Son esprit ne voulait pas se mettre en veille. L’alcool était le seul moyen de chasser toutes ces pensées noires. L’alcool ou un ami. Mais en avait elle vraiment beaucoup à qui se confier, à cet instant précis, elle n’en trouva pas de suite. Non, peut être simplement parce qu’elle voulait ce verre plus que tout, peut être parce qu’elle n’en avait pas vraiment. Elle sortit de sa suite, son sac à main blanc avec elle et se hissa dans l’escalier pour rejoindre le rez de chaussé. Elle pria pour ne tomber sur personne. Elle n’était pas d’humeur à parler de quoi que ce soit avec l’un des clients de cet hôtel. Heureusement, personne n’était là, et sa marche plutôt décidé la conduit rapidement à l’extérieur. Un bol d’air frais. Cela aurait put suffir à la jeune femme si son corps n’était pas habitué à l’alcool. Elle n’était pas alcoolique, non, elle trouvait simplement plus facile de boire que d’assumer seule certains évènements douloureux de sa vie. Elle n’était pas accro à l’alcool. Elle l’avait été, à l’alcool et d’autre substances illicites, mais c’était fini tout ça. C’était loin derrière elle. Elle marchait à présent dans la grande ville. Les gens s’agitaient, sous leur parapluie, tandis que la jeune femme marchait à la rencontre du premier bar. Ses cheveux s’humidifiaient peu à peu, des gouttelettes de pluie perlaient le long de son visage. Mais tant pis, rien ne détournerait son attention de son but, un bon verre d’alcool. Elle ne mit pas vraiment longtemps avant de pénétrer dans un bar, presque désert. Quelques personnes y étaient tout de même assises, un verre à la main. Au moins ici, personne ne la jugerait. Ou peut être que si. Certaines personnes devaient se demander ce que faisait une aussi belle et jeune demoiselle ici, en particulier l’homme d’une quarantaine d’année qui suivait son entrée de son regard noir. Ce n’est pas la beauté et la jeunesse qui arrivait à rendre heureuse Roxanne. Elle était dans une période noire, et la lumière n’était pas loin, avec un peu d’alcool, elle en était sûre, elle la trouverait plus rapidement.

Mademoiselle Johnson en était déjà à son sixième verre de vodka. Elle rigolait presque tout seule, ce qui faisait se retourner la dizaine de personne présente dans le bar. Elle s’en fichait, ça allait mieux c’était tout ce qu’elle voulait. Oublier, malgré l’heure qu’il était, le fait qu’il n’était pas plus de quatre heures de l’après midi. Oublier quoi ? Elle ne le savait plus vraiment. Elle n’avait qu’une envie, continué de boire encore et encore, ne jamais sortir de ce petit état comateux qu’il l’envahissait. Elle ne ressentait plus vraiment tous ses membres. L’alcool commençait à faire son effet. Il l’apaisait. C’était bien triste en effet, elle n’aurait aimé que personne ne la voie dans cet état. Du moins personne de connu. Encore moins quelqu’un de proches. Elle ne voulait pas avoir à faire à un regard qui la jugerait, la trouvant plus minable qu’elle ne se trouvait elle-même. Était-elle en train de sombrer ? Elle en avait peur, enfin pas à cet instant, à cet instant elle ressentait simplement la plénitude que pouvait lui procurer l’alcool. Elle aurait put remplacer cet alcool par quelqu’un qui aurait sut lui faire cet effet, mais à l’heure actuelle, Roxanne était seule, plus seule que jamais. Et personne n’était là pour elle, comme personne ne l’avait jamais vraiment été. Certaines personnes l’avait remis d’aplomb, l’avait rendue heureuse, mais ça n’avait été qu’éphémère, les choses changeaient toujours, et les personnes la laissant toute seule. Aujourd’hui, elle était devenue cette fille qui fait croire que tout va bien, qui montre un sourire parfait, un corps magnifique, pourquoi ? Pour cacher les blessures de son âme. Et ça marchait tellement bien, personne ne voyait plus loin que sa poitrine. Elle était complètement saoule ou du moins n’en était pas loin. Il était quatre heures de l’après midi, Roxanne Johnson était presque saoule, assise à une table, une fois de plus seule, lorsqu’un jeune homme pénétra dans le bar, échappant à l’attention de Roxanne.

« Roxy, c’est pas possible, c’est pas toi ». Cette remarque fit lever le visage de la jolie rousse. En face d’elle, un jeune homme au trait grave et pourtant assez mignon. La familiarité de ces traits était bien plus étonnante encore. C’était étrange, déstabilisant. Etait ce dut à l’alcool qui coulait dans son sang ou bien était ce réel ? Ca avait l’air d’être un rêve, simplement, elle n’en croyait pas ses yeux. Et si la familiarité de ce visage était étonnante, la voix grave et rassurante qui avait porté ces quelques mots jusqu’aux oreilles de Roxanne l’était encore plus. Il n’y avait aucun doute possible, ça ne pouvait être personne d’autre que Gabriel Sawyer. Comme un spot lumineux, ce nom clignotait dans la tête de la jeune femme. Incapable de répondre quoi que ce soit, incapable de sortir un mot. A cause de l’alcool ? De la surprise ? Des deux sûrement. C’était tellement inattendu. Le rencontrer, lui, dans ce bar, dans cet état pitoyable. Que pouvait-il penser d’elle ? Elle ne pouvait s’empêcher de se poser la question intérieurement, essayant de ne pas paraître si déstabilisée, perdue, et ivre qu’elle ne l’était en vérité. Sans qu’elle n’est eut le temps de répondre, à peine eut elle hocher la tête, doucement, que le jeune homme s’était levé brusquement de son tabouret pour quitter le bar. Que devait-elle faire ? Que pouvait-elle faire ? Dire ? Penser ?

Revenons quelques années en arrière. Roxanne passait ses premières vacances en famille. Sa famille, plutôt pauvre n’avait pas vraiment eut pendant toutes ces années, le privilège de partir en vacances, pourtant, cette année là, la famille Johnson s’était enfin fait plaisirs. Ils avaient loués une villa au bord de la mère, dans un petit village de vacances et Roxanne était aux anges. Mais ce n’était rien avant d’y être et de faire la rencontre d’un jeune homme qui avait fait chavirer son petit cœur jusqu’à présent presque endormi. Il était le premier. Le premier a l’avoir fait chaviré, et le premier à l’avoir brisé quelques jours plus tard. Mais lorsque leur regard s’était croisé la première fois, Roxanne n’avait pensé cela impossible. Non, il ne pourrait jamais lui faire cela, lui faire de mal, la quitter. Sans faire attention, il l’avait bousculé et cela avait provoqué cette rencontre, l’une des plus belles de la vie de Roxanne. Ca avait été incontrôlable, le nombre de sentiments qui s’étaient entremêlés en elle, la rendant simplement amoureuse. Un vrai coup de foudre, presque inévitable. Et pour rendre les choses encore plus merveilleuses, ses sentiments s’étaient avérés réciproques. N’était ce pas merveilleux ? Si. Et cela avait été les plus fabuleuses vacances de la vie de Roxanne. Ils avaient passé presque tout leur temps ensemble, avaient partagés des moments merveilleux, ça avait été si fort entre eux, que Roxanne pensait avoir trouvé le bon. Comme sûrement toutes les filles de son âge à l’époque, insouciante. Elle lui avait offert son cœur, mais aussi son corps puisqu’il avait été le premier d’une longue liste à lui faire découvrir les plaisirs charnels. Elle était vraiment amoureuse de lui, et ne se cachait pas de lui montrer par des petits gestes affectueux. Des baisers, des câlins, des moments de couple simplement, ce que Roxanne n’avait jamais connu au paravent. C’était son évidence, son âme sœur, comme elle se plaisait à le croire à l’époque, bien trop rêveuse. Mais du jour au lendemain, après des souvenirs mémorables, il s’était envolé. Comme si tout n’avait été qu’un rêve. Roxanne pouvait même se demander si s’en était pas un. Du jour au lendemain, elle n’avait plus eut aucune nouvelle. L’avait elle pleuré ? Bien sûr. Son cœur s’était brisé pour la première fois et elle avait énormément souffert. Elle avait composé son numéro plus d’une centaine de fois, sans réponse, avait espéré. Mais rien ne s’était produit, il n’était jamais revenu vers elle, ne l’avait jamais rappelé. Non, et elle avait finit par l’accepter avec le temps. Il l’avait tout de même rendue méfiante, et elle n’accordait plus son cœur, à personne, laissant simplement son corps entre les mains de garçons un peu plus âgés, qu’elle se plaisait à séduire, juste pour se prouver qu’elle n’était pas nulle, qu’elle n’avait pas repoussé Gabriel. Mais elle n’avait jamais réussi à vraiment guérir cette blessure. Et même si elle était retombée amoureuse quelques rares fois, elle avait du mal à accorder sa confiance. Ce doute pesait toujours sur elle, allait il s’envoler de nouveau ? Pourquoi Gabriel l’avait il fait ? L’avait il aimer ? Ou avait il jouer avec elle ? Elle voulait savoir, à cet instant plus que jamais. Elle n’en doutait plus à présent, c’était bien lui, et le laisser s’éloigner, elle ne pouvait pas le supporter, le voir s’évaporer une seconde fois, c’était trop. Elle se leva brusquement de son tabouret et se dirigea, le plus rapidement possible vers la sortie du bar. L’alcool ne l’aidait pas vraiment, et à peine eut elle passé la porte qu’elle risqua de tomber, se rattrapant à un jeune homme. En levant les yeux, elle put le reconnaître. A présent, ses mains étaient agrippées à son tee-shirt, et il était presque impossible de desserrer ses mains. C’était inconscient, elle se rattachait à lui, de peur de le voir disparaître de nouveau. Elle avait un peu honte d’être presque ivre morte, mais elle s’en fichait. Elle n’avait pas à montrer le meilleur d’elle-même, à ce garçon à qui elle avait tout donné sans même qu’il ne prenne la peine de rompre, en face d’elle. Le temps s’en était chargé, elle avait finit par l’oublier, à le placer dans un coin de sa mémoire, tout au fond. Mais voilà qu’il était là, en face d’elle, qu’il chamboulait sa vie, sans aucune raison. Elle plongea ses yeux foncés dans ceux du jeune homme. Le regard de Roxanne était emplie d’incompréhension, de colère, de peine, c’était assez mélangé, presque impossible à dissocier. Elle ne savait que faire, que dire, que penser. Ses yeux s’ouvraient et se fermer, ayant peine à croire ce qu’elle voyait. Elle desserra doucement ses mains du tee-shirt du jeune homme et eut peine à ouvrir sa bouche, laissant une voix faible prononcer quelques mots :

- Gabriel… Qu’est ce que… tu… Pourquoi ?

Les yeux de Roxanne brillaient. Les larmes qui montaient en elle commençait à piquer ses yeux. Ce n’était pas retrouver Gabriel seulement, mais tout ce qui se passait en ce moment dans sa vie. Dans le regard de Gabriel elle se sentait minable, simplement, de quoi la faire sombrer un peu plus bas…

* Quand on y repense, les gens qui partagent vos vies jouent un rôle important dans la construction de soi. Les gens entrent et ressortent de vos vies, vous laissant parfois le goût amer de la perte, parfois simplement de magnifiques souvenirs. Les gens par leur arrivée et départ dans nos vies, nous font avancer, chacun à leur manière. Certain bouleverse votre vie en vous apprenant à aimer, d’autre au contraire font naître chez vous des sentiments de haine, de mépris, de rancœur. D’autre sont capable de vous faire ressentir autant de joie que de peine. Mais lorsque vous perdez une personne qui vous a appris à avancer, qui vous a appris à aimer, à faire confiance, cela vous fait forcément changer. Certains auraient put en déprimer, en devenir faible et vulnérable, moi au contraire, j’ai trouvé la force d’aimer la solitude. D’aimer ? Peut être était ce trop fort, mais je m’y étais habituée, pour ne plus souffrir. Gabriel avait été le premier, il y a maintenant des années entières de cela. A l’époque j’étais tellement innocente, naïve, et douce. Et maintenant voilà ce que je suis devenue. Cette fille qui se saoule et n’arrive plus à faire face aux problèmes du quotidien. J’ai changé, évolué, peut être pas dans le bon sens, mais qui était là pour me le dire ? Personne à vrai dire. C’est bien beau de juger la personne que je suis devenue, mais dès qu’il s’agit d’être là pour m’empêcher de devenir ainsi, ça devient de suite plus compliqué. Alors oui, cette fille adorable, généreuse, attentionnée que j’étais à l’époque a disparu pour donner une fille qui ne pense qu’à la fête, qu’à se changer les idées, qui offre son corps comme un jouet. Ce n’est pas la faute de Gabriel si j’en suis arrivé là, ni même celle d’une autre personne en particulier. C’est le destin, ou plutôt la fatalité. J’ai avancé, j’ai fait des choix, certains plus intelligents que d’autre, et je suis devenue la Roxanne Johnson d’aujourd’hui. Je ne me trouve pas si horrible. J’ai simplement un fort caractère et une pudeur des sentiments extrêmes me poussant à montrer une facette de moi qui ne représente pas vraiment ce qu’il se passe dans mon petit cœur. Enfin, cela n’intéresse personne de savoir qui je suis réellement… Je pense. Mais face à Gabriel, des souvenirs de cet ancien moi me revenait en pleine figure, que pensait il de moi, à cet instant, alors que j’étais totalement ivre, que cela se voyait sur mon visage pâle, que je paraissais si seule, si vulnérable, si fragile. Je déteste qu’on voie cette facette de moi. J’aurai du y penser avant de boire, mais comment aurai je pu savoir que nos chemins se croiseraient ce jour là, alors qu’on ne s’était pas revue depuis bien plus de cinq ans. Il avait un peu changé, gardant tout de même ces traits familiers qui avaient sut convaincre mon cœur de l’aimer à l’époque. Qu’est ce que je ressentais à présent, à ce moment là, pour Gabriel Sawyer ? Le premier à m’avoir fait rêver, le premier aussi à m’avoir fait tombée de haut, et ouvrir les yeux sur ce sentiment douloureux qu’était l’amour. Rien. Ou peut être tout. A la fois en colère de le revoir, à cet instant, alors que je n’étais pas dans une bonne journée, un peu de peine de me remémorer tous nos bons souvenirs, si vite, beaucoup de tristesse de la façon dont les choses s’étaient terminés, peut être même un peu de joie de le revoir… Mais je pouvais lire dans son regard que cette pointe de joie n’était pas partagée. Non, il n’avait pas envie de me revoir, pas aujourd’hui, ni peut être jamais. Il me détestait, c’était sûrement pour cette raison qu’il avait fuit des années plutôt. Que devais-je faire ? Continuer à m’attacher ? Non. Je n’en avais pas la force, cela ne servirait à rien que de se rattacher à un passé douloureux. Nous aurions peut être put se revoir et devenir amis, si seulement son regard n’était pas aussi rempli d’incompréhension et d’une sorte de déception, de me revoir… Pourtant, il était hors de question qu’il s’échappe, une nouvelle fois, qu’il me laisse là, sans aucune explication, je ne l’aurai pas supporté deux fois, c’était sûr et certain. C’était à moi de m’éclipser, de le laisser continuer sa vie, de ne pas essayer de bouleverser son quotidien. C’était inutile. Simplement inutile, je n’avais plus rien à faire là. Et malgré la douleur que me faisait ressentir l’alcool qui flottait dans mon sang, je devais partir. Je n’avais aucune autre option. Affronté ce regard qui semblait si dégoûter me faisait bien plus de mal que je ne pouvais le supporter. Pourquoi s’imposer ? C’était stupide. Simplement. Quelques mots étaient à peine sortit de sa bouche. Il était désolé ? Je l’étais tout autant, de n’avoir pas été à la hauteur à l’époque, de ne pas l’être non plus à présent. Désolée d’être là, de l’avoir revue. C’était peut être mieux de repartir, chacun de son côté, oubliant cet instant à jamais, gardant simplement comme dernier souvenirs ce jour où nous nous étions embrassés, pensant rester ensemble encore longtemps. Oui. Ca faisait bien moi mal de se rappeler de ses yeux pétillants, de ses lèvres attirantes plutôt que de ce regard presque vide et de cette bouche qui n’osait pas m’avouer combien il n’avait pas envie de me revoir. C’était presque une certitude en moi. Je ne devais pas continuer à rester là, bêtement, je devais fuir. *

- Je suis désolée aussi… D’être là… Maintenant… C’était peut être mieux de ne pas se recroiser, je le vois dans tes yeux… Désolée Gaby… Désolée… Articula t-elle finalement la voix tremblante.

Qu’ajouter de plus ? Rien. Elle l’avait surnommé Gaby sans même y faire attention, comme si ils n’avaient jamais été séparés, comme si ils étaient amis. C’était stupide de sa part, mais c’était sortit tout seul. Elle baissa les yeux regardant le sol, presque déçue. C’était la vie, et elle s’entêtait à la décevoir de jours en jours. Tant pis. Elle ferait avec, comme à chaque fois. Elle affronta le regard de Gabriel une dernière seconde, avant de tourner les talons et de commencer à s’éloigner, les yeux humides, peut être était ce dût à l’alcool, ou alors à cette rencontre inattendue…